Au cours de dix années d'expatriation en famille, de Sydney et à New-York, la photographie m’a permis de cultiver un regard personnel, au-delà de tout cliché, sur mon environnement et sur les autres. La photo m’est toujours apparue comme un espace pour forger des liens, nouer et nourrir une amitié. Elle m’a appris aussi à mieux me connaître, à me comprendre. Et finalement me révéler à mes yeux et à ceux des autres.
2010, départ pour l’Australie et rencontre avec une passion qui va changer ma vie: la photo. Je décide de me former à l’ACP (Australian Center of Photography) et deviens assistante puis productrice d’Alina Gozina, photographe australienne d’origine russe. Je l'assiste sur ses shooting éditoriaux et m'initie au métier de photographe de plateau dans plusieurs court et long métrages. Je découvre avec beaucoup d'émerveillement un nouveau monde, une nouvelle famille celle du cinéma.
En 2013, deuxième expatriation, à New York qui me nourrit de son énergie créative. Je tente de nouvelles expériences et monte des évènements caritatifs (Street Art for Mankind, Picto❤︎The Bowery Mission, Gala LFNY, Win Forum NY…) des expositions pour 55Bellechasse, galerie d’art parisienne qui cherche à s’implanter aux Etats-Unis, puis je collabore au lancement de The Select Gallery, galerie virtuelle de photos de mode.
Je continue à affiner ma vision et mon style photographique à ICP (The International Center of Photography) et je participe depuis 2019 à Together We Art au profit de LP4Y (association pour l’inclusion des jeunes issus de l’extrême pauvreté et victime d’exclusion). Je m'amuse régulièrement à mettre en scène les copines dans New York, puis les amis et enfin les amis d'amis. Ces moments de convivialité et ces magnifiques souvenirs accrochés sur les murs deviendront ma marque de fabrique "Mise en Scène NY". Fin 2020, je réalise ma première exposition avec Women Artists from France to USA. J'expose mes séries "Rooftop Quarantine" et "Pandemic", travail plus personnel réalisé pendant la pandémie du Covid. Je réalise que mes auto-portraits se dissolvent à l'image de cette ville fantomatique alors qu'on disait de New York "the city that never sleeps".
C'est peut être justement mon inconscient que l'art permet de libérer...
Une image de moi-même enfin réconciliée
Moi aussi, je suis 1 enfant sur 10. Victime d’inceste enfant, je survis grâce à mon amnésie dissociative, post-traumatique. Mon amnésie a été totale. Je n’avais aucun souvenir des violences subies enfant. Cette perte de mémoire a duré plus de 50 ans ! Une vie. Et elle a entrainé des oublis d'épisodes entiers de mon enfance, des troubles cognitifs qui ont impacté ma vie sociale, professionnelle et relationnelle.
Qu’est-ce-qui a réactivé cette mémoire? Quel a été l’élément déclencheur? Mon retour en France fin 2020, après plus de dix ans d’expatriation a été chaotique, un vrai bouleversement émotionnel. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même.
Pourtant lorsque j’ai quitté New York, j’étais sur un petit nuage après ma première expo photo. À croire que mon âme s’est fait la malle pendant le vol AF007 NYC-Paris !
Je démarre une thérapie qui me permet de renouer avec moi-même et ressens le besoin impérieux de reprendre Olga, ce prénom choisi par ma mère et changé à notre insu par mon père sur le chemin de la mairie, sans savoir encore ce qui se jouait... Et depuis peu, j’apprends à vivre avec cette réalité de l’inceste, aussi inimaginable qu’elle soit.
Mon corps, mon cœur, ma tête portent le poids de cet inceste, même si les souvenirs sont encore flous. Ma quête de sens, au travers de nombreuses lectures et de pratiques thérapeutiques diverses, malgré la souffrance et l'impensé est libératrice.
Je reprends petit à petit le pouvoir sur ma vie en mettant fin à des années de culpabilité. J’ai décidé de refuser le rôle de victime passive en prenant mes responsabilités. Je peux agir. Cette prise de conscience me donne l’opportunité d’interférer sur les événements pour créer la vie qui me ressemble et me passionne. Je deviens créatrice et auteure de ma vie.
Comme le dit si bien Charles Pépin, “je suis ce que mon passé a fait de moi, mais je ne me réduis pas à cela”. Je réalise que mes blessures sont, depuis mon trauma, des moteurs me permettant de développer des talents. Ils sont la clé de ma mission de cœur : libérer la parole, mettre en lumière les femmes et révéler leur potentiel.
La photo a été pour moi un catalyseur puissant de guérison. Elle est aujourd’hui mon outil de travail aux services des femmes pour leur épanouissement.
Aujourd'hui et encore plus qu'avant, je souhaite particulièrement donner une voix visuelle aux femmes blessées, abusées et trop souvent réduites au silence. Mon studio sera un espace où la souffrance peut être partagée, entendue et transcendée. Chaque photo sera un pas vers la lumière. Chaque séance sera une célébration de la résilience et une affirmation de la puissance de la réparation du féminin blessé afin d’ouvrir la voie de la libération intérieure et de l’amour de soi.
Osez dévoiler devant mon objectif votre vraie nature de femme puissante et épanouie, avec toute sa douceur et sa fougue à la fois. Comme une belle déesse qui renait de ses profondeurs et rallume le feu de vie et de joie en elle.
Osez vous aimer et aller à votre rencontre.
Tous droits réservés | Olga Beneton